Les conférences gesticulées, témoignage d'Anne-Cécile, de DFD Alsace
Pourquoi la conférence gesticulée « Faut que ça sèche ! »
Pour ne pas rester seule avec notre fis dyspraxique, nous avons rejoint DFD en 2012.
En cherchant une antenne locale, je découvre qu’elle n’existe plus. En amenant mon fis chez l’ergothérapeute, je lis un mot qui dit « recherchons familles concernées par la dyspraxie pour créer une association ».
En novembre 2012, DFD-Dyspraxie-Alsace voit le jour, grâce à la rencontre de 4 familles. J’ai commencé par aider sur la journée des Dys. Puis, je me suis formée aux ateliers dans la peau d’un Dys. Je remercie Aude et Cécile pour leur guidance, leurs bons conseils et leur confiance en me donnant accès aux outils, sans modération.
Je fais de la sensibilisation aux troubles Dys dans les écoles, puis pour les enseignants. Je fais de la formation pour des travailleurs sociaux et pour les AESH sur la dyspraxie. Ces moments sont forts et riches d’enseignements pour moi, par les réactions des apprenants. Je me rends compte que des questions reviennent régulièrement sur la hantise du fraudeur. « Oui mais comment être sur que l’élève ne cherche pas un aménagement pour avoir plus facilement son diplôme, sans en avoir vraiment besoin ? ».
J’ai alors animé une conférence classique sur la dyspraxie. J’ai été très déçue. Le public s’endormait et je n’ai pas pu aborder la hantise du fraudeur. Je décide alors d’attendre, il doit bien exister une autre façon de faire des conférences ?
Par le travail, je rencontre Céline de la coopérative La Braise, à Strasbourg. En lisant le descriptif de la formation en conférencier gesticulant, je crie au miracle. C’est ça que je cherchais ! La conférence gesticulée est un spectacle mêlant conférence et théatre. La conférencière mène une analyse critique d’un sujet de société en utilisant des anecdotes vécues illustrant les propos et en s’appuyant sur des connaissances théoriques. Plus qu’à aller en formation. Après 9 mois, j’accouche de “Faut que ça sèche ! ” . Pas 9 mois d’affilés, mais 4 semaines étalées sur 9 mois.
Faut que ça cesse ! De croire que la loi de 2005 va tout changer, sans un accompagnement aux changements. Tout en étendant mon linge, je dévoile mon parcours de Dys, dyspraxie (TDC maintenant) et dyslexie. Je défends l’idée que la loi de 2005, enjoignant à l’inclusion des personnes en situation de handicap est une loi aux intentions louables, mais sans accompagnement, elle n’est pas applicable pleinement. Comment mettre en place un système inclusif quand l’écoute ne se met pas en place, quand le doute plane sur la gravité de la situation de handicap et quand le monde de la rentabilité prend le dessus sur les adaptations ?
Merci
Anne-Cécile Roux, de DFD Alsace
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