DFD a mené une enquête sur le permis de conduire et la dyspraxie du 16 février au 12 avril dernier. En voici les principaux enseignements.
A propos du passage des examens
Examen théorique (code) :
Près de 93% des répondants ont obtenu leur examen. Un peu plus de la moitié l’a réussi dès la première tentative et un tiers après 2 ou 3 tentatives. Plus de 12% des candidats ont eu besoin de 4 tentatives ou plus. Plus de la moitié des abandons se produit après 2 ou 3 échecs, l’autre moitié après 4 échecs et plus.
La quasi-totalité des candidats a passé l’épreuve en session ordinaire (opérateur type La Poste). Mais 60% des candidats ignoraient l’existence des sessions spécifiques encadrées par l’inspecteur du permis de conduire (temps majoré pour visionner les diapositives, relecture à voix haute si nécessaire par l’inspecteur). Les candidats ayant passé l’épreuve en session spécifique sont relativement satisfaits du déroulement bien que le délai de passage soit supérieur aux textes en vigueur pour au moins plus d’un quart d’entre eux (normalement 3 mois) et que beaucoup ont eu du mal à avoir l’information sur ce type d’examen. Ces résultats montrent un manque important de communication de la part des auto-écoles. Le temps pour répondre était insuffisant pour un tiers d’entre eux.
Examen pratique (conduite) :
Un tiers des candidats a renoncé au permis après parfois 6 échecs ou plus (dont plus d’un tiers après 3 échecs). Plus de 15% des candidats ont eu besoin de 4 tentatives ou plus pour réussir l’examen. Les deux tiers des candidats ont consacré (épreuve réussie ou non) plus de 40h à l’apprentissage (dont près de la moitié entre 40h et 100h et quasiment un quart entre 100h et jusqu’à plus de 200h pour certains). L’investissement en temps est donc souvent conséquent.
Moins de 16% des candidats affirment que l’inspecteur était au courant de leur dyspraxie et seulement une petite minorité ne le souhaitait pas. Seul un quart des candidats estime avec certitude ne pas avoir eu besoin d’une pause durant l’épreuve (cette possibilité n’existe pas à ce jour). Ces résultats viennent confirmer le besoin de pouvoir informer l’inspecteur sur la situation de dyspraxie du candidat ainsi que d’améliorer les conditions de passage de l’épreuve pratique.
A propos des finances
Les conséquences financières sont importantes. Seul un peu plus d’un tiers des candidats est dans la moyenne nationale (située entre 1600 et 1800 €). Pour les autres, plus d’un tiers a déboursé entre 1800 et 3000 €, un peu moins d’un quart entre 3000 et 6000 €. Certains ont même dépensé entre 7000 et 8000 € voire plus de 10 000 € !
Très peu de personnes ont sollicité leur MDPH pour obtenir une aide financière, en général par ignorance, et quand elles l’ont fait, elles se sont vues essuyer un refus systématique. Il en est quasiment de même vis-à-vis d’organismes tels que l’AGEFIPH. Ces résultats démontrent l’importance de sensibiliser les MDPH et autres organismes financeurs dans le champ du handicap sur la question du permis de conduire.