L’objet de cet article n’est pas de remettre en cause l’écriture inclusive mais de s’interroger sur les répercussions de son utilisation pour les dyspraxiques ?

L’écriture inclusive, qu’est-ce que c’est ?

Premier document à lire si vous souhaitez en savoir plus : le guide publié par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes qui en défend le principe.

L’écriture inclusive repose sur trois principes :

  • Accorder les grades/fonctions/métiers/titres en fonction du genre. On écrira ainsi “une autrice”, “une pompière”, “une maire”.
  • Eviter d’employer les mots “homme” et “femme” et préférez les termes plus universels comme “les droits humains” (au lieu des “droits de l’homme”).
  • Au pluriel, le masculin ne l’emporte plus sur le féminin mais inclut les deux sexes grâce à l’utilisation du point médian. On écrira ainsi “les électeur·rice·s”, “les citoyen·ne·s” ou bien “les maçonnes et les maçons”.

Faisons un focus sur ce troisième principe :

Le point médian ou point milieu

En français, le point médian ou le point milieu sont parfois utilisés pour inclure dans un même mot féminin et masculin, et rendre un écrit épicène.

Pour dire « les salariés et les salariées », on pourra ainsi écrire « les salarié·e·s » (point milieu) ou « les salarié•e•s » (point médian). C’est une variante du trait d’union ; ces caractères ont l’avantage d’être neutres typographiquement, de prendre moins d’espace et de ne pas diviser les mots en fin de ligne. Il est également utilisé pour indiquer la présence de filles et de garçons ou d’hommes et de femmes dans l’énonciation. Exemple : « Des élèves appliqué·e·s. ». En économie linguistique, il permet la simultanéité de l’alternance des suffixes féminin et masculin à l’écrit : « Un·e directeur·trice » traduit à l’oral par « un directeur ou une directrice ».

L’utilisation du point médian a été privilégiée par un grand nombre d’initiatives en faveur du langage non sexiste, langage épicène ou de l’écriture inclusive car il n’est pas utilisé dans la langue française, contrairement à d’autres signes de ponctuations qui servent parfois à ne pas invisibiliser le féminin.

Mais comment obtenir ce point milieu ?

Voilà le premier problème. Vous l’aurez noté, il n’apparaît pas sur votre clavier. Si vous êtes sous Windows, il vous faudra donc taper ALT + 0183 !

Et c’est ce qui explique que nombreux sont ceux qui utilisent le point que l’on connaît (celui sur la ligne et non au milieu qui représente un élément de ponctuation, la fin de la phrase.

(même dans le guide publié par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes qui en défend le principe)

Le débat a commencé

Hatier publie le premier manuel scolaire en écriture inclusive


Exemple de phrases : “Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche.”

La maison d’édition, qui publie notamment le Bescherelle, a diffusé au mois de mars dernier ce premier manuel en ‘écriture inclusive’, un mode d’écriture qui féminise les mots en plaçant, entre des points, la terminaison du féminin. Intitulé “Questionner le Monde“, le livre a été repéré par un professeur de physique-chimie et une image diffusée dans un groupe d’enseignants sur Facebook.

Puis des communications ministérielles :

Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education Nationale : 
« Je me considère comme un homme féministe » mais « je suis très réservé » car « cette écriture inclusive morcèle les mots ».
Françoise Nyssen, ministre de la Culture : « Une chose qu'on n'a pas assez notée: comment font les enfants dyslexiques pour s'en sortir avec cette écriture-là? » « Ca peut compliquer la lecture pour les élèves dyslexiques », vendredi sur France Inter

Et pour les dyspraxiques ?

Les professionnels et les usagers ont-ils été interrogés ?

Qu’en pensent les orthophonistes? Les enseignant·e·s ? les personnes qui peuvent être en difficulté  avec la lecture dûe à une dyslexie, mais aussi dyspraxie, TDAH, TSA, déficience visuelle, utilisateurs·trices de synthèse vocale … ?

En l’absence d’étude, on ne peut que s’interroger ? Quel impact l’usage du point dans l’écriture inclusive va-t-il avoir tant à la lecture qu’en écriture ?

  • Compréhension d’un texte lu avec une synthèse vocale
  • Subtilité entre écriture manuelle du point median / point milieu / point
  • Ecriture du point median/point milieu sur un clavier non pouvu de ce caractère
  • Repérage de la fin de phrase pendant la lecture
  • Mots entrecoupés de points ….

Enquête auprès de nos lecteurs ?

Vous avez été 60 personnes à répondre et les chiffres sont suffisamment parlant donc on arrête là l’enquête.

En voici les résultats :

  • L’écriture inclusive gène la lecture : vrai à 90%
  • L’écriture inclusive gène l’écriture: vrai à 94%

Le 21 novembre, Le Premier ministre Edouard Philippe bannit l’écriture inclusive des textes officiels, dans une circulaire.

“Je vous invite, en particulier pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française, à ne pas faire usage de l’écriture dite inclusive”, écrit le chef du gouvernement.

Sources :

http://www.sudouest.fr/2017/10/12/qu-est-ce-que-l-ecriture-inclusive-et-pourquoi-pose-t-elle-probleme-3856018-4699.php

http://www.europe1.fr/societe/mais-au-fait-cest-quoi-lecriture-inclusive-3476522

http://www.lci.fr/societe/ecriture-inclusive-et-dans-les-medias-en-ligne-on-en-pense-quoi-lexpress-lci-20-minutes-2068652.html 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Point_m%C3%A9dian

Pour en savoir plus :

http://www.ecriture-inclusive.fr/

Point milieu : site ressource sur l’écriture inclusive

Guide publié par le Haut conseil à l’égalité entre les hommes et les femmes

Microsoft a apporté des modifications à son correcteur d’orthographe de word.